Merci la Croatie !!
Le passage de la frontière slovéno-croate se passe bien, sur présentation de la carte d’identité. Je suis accompagné par une pluie fine, juste ce qu’il faut pour me rafraîchir durant la grimpette post douane. La Croatie (Hrvatska Republika) est devenue indépendante en 1991 suite à la dislocation (violente) de l’ex Yougoslavie. Pays membre de l’Union Européenne depuis 2013, elle ne fait par contre pas partie de l’espace Schengen. Sa monnaie locale est le Kuna (kn ou hkr) : 1 euro équivaut environ à 7,50 kn. La Croatie s’engage à adopter la monnaie commune dans les années à venir.
Le langage est également bien différent de ce que mes oreilles ont pu entendre depuis ces dernières semaines ^^. Même si l’anglais est couramment utilisé de par le secteur touristique, je tiens à apprendre quelques phrases essentielles afin de me faire comprendre. Les premiers mots sont hésitants et font beaucoup rires les locaux ^^. Chaque jour je m’entraîne à faire de nouveaux sons avec ma bouche !! Et ça paie =).
La Croatie est à la confluence de plusieurs cultures : vénitienne, byzantine (ce qui lui vaut ses traditions chrétiennes) et ottomane. Depuis son indépendance, le pays s’ouvre de plus en plus au tourisme, lui donnant le titre d’une des destinations préférées des européens. D’ailleurs, dans chaque petit patelin que je traverse, je peux apercevoir des pancartes indiquant « chambre trois étoiles » et ça quasiment partout !! Entre nous, c’est souvent assez cher pour les prestations exposées ^^. Les auberges de jeunesses (hostel) en ville sont bien plus abordables avec de meilleurs services. Tout cela pour dire que chacun essaie de s’en sortir comme il le peut : le tourisme étant une masse économique très importante pour le pays.

Spécialité croate (et bosniaque) : le Burek. Pâte feuilletée avec fromage, ou viande, ou épinards. Une portion correspond au quart d’un plat de tarte, autant dire qu’après ça, on n’a plus faim pour la journée ^^.
La Croatie présente plusieurs spécialités suivant les régions. Mais je retrouve pas mal de plat à base de poisson le long des côtes, ou de la rôtisserie (cochon à la broche entre autre) dans les hauteurs. Sinon la cuisine reste européanisée. Les changements culinaires se font avec douceur, ce qui convient parfaitement à mon système digestif ^^.
Le périple croate débute par la péninsule de Pula. Je me dirige donc vers cette ville non pas par la côte, mais par les monts et vallées. De la pluie, toujours un peu, mais rien de catastrophique. Je peine à trouver un endroit pour bivouaquer pour cette première nuit. Mais Anton, un monsieur de 75 ans m’invite à planter la tente dans son jardin, au milieu des poules =) . Une aubaine pour moi alors qu’il commençait à faire nuit. Le lendemain, visite de Pula et son amphithéâtre romain. Farniente sur la côte pour remonter le lendemain en direction de Rijeka. Une superbe rencontre avec une famille d’un petit village : Amaria est physiothérapeute (kiné) exerçant à Zagreb (la capitale). Je repars de chez eux avec du raisin (c’est la saison des vendanges ^^) et des conseils pour la suite du périple. Petite galère pour trouver une zone de bivouac le soir même..
Une fois passé Rijeka, ville côtière, je me plonge dans une sacrée ascension qui durera deux jours : même si l’altitude n’est pas très élevée, la route crée de vrais montagnes russes. C’est assez casse-pattes, surtout que la pluie s’en mêle, jusqu’à l’orage le soir même. Je trouve un abri de foot pour y passer la nuit au sec. Le lendemain matin tout le village savait que j’avais élu domicile au stade ^^. Sylva (prof d’anglais retraitée) et Milo m’accueillent pour le petit déjeuner et surtout pour que je me réchauffe. A 1100 mètres d’altitude ça meule !! Le moral reboosté par mes hôtes, je repars pimpant avec une météo qui s’améliore.
Passage obligé par le parc national de Plitvicka Jezera et ses lacs. Situé aux confins d’un plateau karstique, il est constitué de seize grands lacs reliés entre eux par un grand nombre de cascades. Je choisi de traverser le parc national en passant par les hauteurs du site, m’offrant de superbes points de vue sur les retenues d’eau. En choisissant cet itinéraire j’ai le privilège de traverser une forêt magnifique : essentiellement des hêtres et des sapins. Il fait super frais mais je me sens tellement bien. Ca ressemble beaucoup au Jura ^^. Ours et loups ont élu domicile dans ces forets : ils m’ont laissé rouler tranquille =). Après ce shoot de plaisir des yeux, je redescends direction Split (ville côtière), et quitte les hauts plateaux. De nouveaux de superbes rencontres : dans un petit village, on remue ciel et terre pour me trouver un endroit où planter la tente. Les habitants m’apportent à manger pour le soir et le lendemain me préparent au chaud, un délicieux petit déjeuner. Les forces sont présentes, ce jours là j’ai roulé 130km !! Une première =). A Split, les 2000 km sont franchis !! Que du bonheur.
Je quitte la ville de Split pour repartir dans les terres. Je longerai une réserve naturelle protégée : Biokovo. Magnifique !! C’est une région montagneuse, comprenant le plus haut sommet du pays : le mont Sveti Jure qui culmine à 1762 mètres. J’en prends plein les yeux !! Il fait chaud, je n’ai jamais autant transpiré du voyage. Je perds tellement de sel par la sueur que mes vêtements en deviennent blancs au niveau des coutures ^^. J’arrive à Vrgorac en fin de journée, ne sachant pas où bivouaquer, je demande conseil dans une boulangerie. La serveuse appelle son père (le boulanger) qui lui même interroge cinq personnes à l’extérieur de la boutique. Ca parle très vite, ils tournent-virent ici et là et finissent par tomber d’accord : le mieux serait de planter la tente dans le parc de la ville. En effet, c’est une région où pas mal de reptiles rôdent. Les serpents, moins j’en vois, mieux je me porte ^^. Je me dirige vers le parc, et ce qu’il en suit fera office d’un prochain article =). Je prends donc ensuite la direction de Dubrovnik, avec une virée de trente minutes sur les Terres bosniaques (son seul accès à la mer).
Dubrovnik a longtemps été convoitée, c’est une ville côtière très bien gardée et enviée par de nombreux conquérants. Elle a d’ailleurs été sous dominance française à l’époque napoléonienne. En effet, son centre ville est gardé par des remparts, et structuré en terrasse, ce qui invite à se perdre dans ce dédale de ruelles et d’escaliers !! Elle a longtemps fait concurrence à Venise, et a su développer un commerce maritime très important. Cette forteresse est juste incroyable. Sa reconstruction suite aux conflits de 1991, n’a pas été une mince affaire. Mais maintenant Dubrovnik rayonne !! Je quitte donc cette ville le 28 septembre 2021 et me dirige au Monténégro. La suite au prochain épisode =)
Itinéraire pour les curieux
Quelques points de passages en Croatie : Buje, Bale, Pula, Premantura, Kavran, Krnica, Sankovici, Marisce, Polmin, Rijeka, Mrkopalj, Ogulin, Plitvicki Ljeskovac, Ubdina, Split, Blato na Cetini,, Vrgorac, Peracko Blato, Duboka, Neum (Bosnie-Herzégovine), Dubrovnik.