La Turquie : d’Istanbul à Dalyan
La Turquie : d’Istanbul à Dalyan

La Turquie : d’Istanbul à Dalyan

C’est l’heure de quitter la fourmilière qu’est Istanbul pour s’échapper vers un peu plus de calme et de nature !! Je prends donc un ferry jusqu’à Yalova, traversant la mer de Marmara. Me voilà sur le continent asiatique. Quel calme, que ça fait du bien ! Les premiers coups de pédales depuis cette pause de quatorze jours sont un vrai délice. Mais plus les kilomètres défilent plus je sens que l’entraînement est à refaire ^^. Je prends la direction de la cote ouest que j’atteindrai en trois jours, passant par de grandes villes comme Bursa, Balikesir avant d’atteindre un petit port de pêche : Ören. C’est tellement reposant de longer le littoral jusqu’à Izmir. Je retrouve une légèreté de vie, et de l’excitation dans la recherche des lieux de bivouac. Il n’y a pas à dire, je dors bien mieux sous ma tente par ces températures estivales. La ville d’Izmir possède le deuxième plus grand port de Turquie (après Istanbul). Elle est bordée par la mer Egée, et fut une conquête gréco-romaine avant de devenir une ville turque au début du XXème siècle. Plusieurs sites archéologiques de l’antiquité grecque sont à visiter à ses alentours.

Pour trouver le lieu propice où monter ma maison ambulante, je m’écarte en général des grosses villes, je cherche un petit coin de nature préservé (non exploité on va dire ^^), ou bien quand cela n’est pas possible je demande conseils aux habitants de petits villages. La plupart savent me dégoter l’emplacement idéal. Mais il arrive d’essuyer des refus d’obtempérer, dans ce cas c’est système D : les ruines font bien l’affaire ^^.

Cette région ouest de la Turquie est recouverte d’immenses exploitations d’oliviers !! Je n’en n’ai jamais vu autant, une semaine durant. La récolte se fait à la main : une perche télescopique pour secouer les branches afin d’en faire tomber les fruits sur des bâches. Et il n’y a pas à dire, elles sont excellentes =). La consommation d’olives (vertes, noires, ou farcies) est assez importantes en Turquie. On en mange du petit-déjeuner au dîner, ou pour caler un petit creux ^^.

Les deux jours de route au départ d’Izmir ont été assez éprouvants : de la pluie, du vent et très peu d’intérêt d’un point de vue nature !! Et oui il y a des jours où les kilomètres défilent sans vraiment savoir pourquoi ^^. C’est donc à Pamukkale, un peu plus dans les terres, que je visiterai le site naturel du même nom et les vestiges archéologiques de Hiérapolis (tous deux inscris à l’UNESCO). Pamukkale est une ville située aux pieds d’une grande tufière formée par des sources d’eau chaude. Une grosse masse blanche (calcaire) surplombe la ville et fait habituellement le bonheur des touristes. Je dis habituellement car aujourd’hui le temps est menaçant et le site est quasi désert (pour mon plus grand bonheur ^^). Obligation de marcher pieds nus sur le calcaire blanc éclatant des tufières. La nature est vraiment incroyable, l’eau sculpte des vasques et cascades qui devient turquoise lorsqu’un timide rayon de soleil pointe le bout de son nez. Il y a de quoi rester assis et contempler !! Mais j’ai été plus touché par le site antique de Hiérapolis datant du IIème siècle avant JC. Son théâtre est incroyable.

Je remonte en selle plein sud, direction Dalyan. Pour ce faire, trois belles étapes de montagne s’offrent à moi, pour mon plus grand bonheur. La satisfaction d’avoir mouillé le t-shirt (et tout le reste ^^) avec la récompense au col, il n’y a rien de plus beau !! En route, je rencontrerai pas mal de locaux, toujours aussi curieux et généreux. Et les pauses çay (thé) remettent de l’énergie dans le moteur !! Les montagnes sont arborées de pins, et d’épicéas. Les pluies des derniers jours laissent les brumes matinales virevoltées sur la cime des épineux en contre bas, pendant que le soleil et le ciel bleu ravivent mon moral !! C’est dans cette partie de la Turquie que j’ai eu mes deux plus beaux bivouacs de montagne, avec à chaque réveil, la présence de biches, chevreuils et écureuils. Ma troisième nuitée s’est faite sous une ruine, la pluie est revenue !! J’ai choisi d’arriver à Dalyan par la cote, allongeant l’étape pour découvrir un autre site antique : celui de Kaunos. Situé en bord de mer, et plus petit que ses rivaux, il en est tout autant charmant. Un passage par les tombeaux à flanc de falaises s’impose avant de prendre un petit ferry qui m’aidera à traverser la rivière et rejoindre Dalyan. Petite bourgade touristique en temps normal, la saison est terminée et les habitants reprennent leur vie paisible, loin du tumulte estival.

De Dalyan à Antalya, toute la cote est connue pour ses productions d’oranges, mandarines et citrons. Ces agrumes regorgent de soleil. A chaque fois que je passais devant, l’envie d’en cueillir était si grande !! J’en obtenais en demandant l’autorisation quand un jour un turc m’apprend qu’il était possible de récolter les fruits tombés. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ^^. Durant ces dix jours sur le littoral, mon vélo a certainement dû porter l’équivalent de mon poids en oranges ^^. Et ce pour le plus grand bonheur de mes papilles !!

Depuis mes début en Turquie, je croise quasiment tous les jours des troupeaux de chèvres guidées par leurs bergers. Plus à l’Est dans le pays, les moutons les remplaceront. Il y a très peu d’élevage bovin. J’ai pu apercevoir quelques vaches broutant par ci par là, ou bien étant parquées dans des enclos, parfois dans des hangars.

Itinéraire pour les curieux

Quelques points de passage d’Istanbul à Dalyan : Yalova, Bursa, Mustafakemalpasa, Balikesir, Ören, Ayvalik, Dikili, Aliaga, Izmir, Torbali, Aydin, Dualar, Karakiran, Pamukkale, Pinarlik, Kale, Karabörtlen, Dalyan.