Après avoir quitter Bratislava (capitale de la Slovaquie), je regagne Vienne en Autriche. Ce pays membre de l’Union européenne et utilisant l’Euro, possède la capitale où la qualité de vie est considérée comme étant la meilleure au monde. Entendez par là que le coût de la vie y est moins élevé que dans les autres métropoles. J’ai eu la chance d’être hébergé par Max, un turque vivant en Autriche depuis une dizaine d’années. Notre rencontre s’est faite par hasard au centre ville. Il faut dire que je ne passe pas inaperçu avec ma monture ^^. De fil en aiguille nous discutons du périple, dans un bar typique de la capitale, autour d’un « café mélange » (café viennois) qu’il m’offre. Il n’y a donc plus rien à prouver sur la générosité et l’hospitalité des turques. Même hors de leur pays, leur sens de l’entraide est ancrée dans leurs gènes. Max a tout fait pour que mon passage ici se passe au mieux. Encore merci à lui !! Car il est vrai que pour la suite de mon itinéraire en Autriche, le contact a été difficile. Certainement à cause d’un hiver qui dure, avec le retour de la neige, de la pluie, du froid et du vent. Je n’ai essuyé que des refus lorsque je demandais à planter ma tente près des habitations. Car les règles sont très strictes en Autriche concernant le bivouac, autant ne pas s’y frotter, même si j’ai dû à deux reprises enfreindre ces règles. Mais je n’avais pas d’autres choix, et il n’aurait pas fallu venir me chercher des noises (oui, sous la pluie et dans le froid, il m’arrive de perdre mon sang froid ^^).
Pour en revenir à Vienne, l’architecture me rappelle celle de Budapest, avec beaucoup plus de statues et de fontaines, ou encore de jardins à la symétrie parfaite. J’ai eu la surprise de me réveiller un matin et visiter la ville sous un fin manteau neigeux. Max m’a servi de guide pour la dernière journée. Je quitte donc Vienne sous un ciel mitigé et un vent incroyablement puissant. Le jour après mon départ, je tombe malade. La fièvre me cloue au lit : je suis obligé de prendre une chambre dans une pension. J’y ai dormi une journée entière !! J’ai certainement choppé froid après une journée sous la flotte et une nuit sous tente à greloter… Je persiste à penser que la pluie et le vent sont les deux pires ennemis du cyclo-voyageur.
Cette période aura été assez difficile moralement : physiquement, mon corps m’a dit stop, je ne fais plus de rencontre, l’entraide ne se fait plus ressentir, plus aucun sourire sur le visage des personnes que je croise, et la météo qui ne s’arrange pas… Je regrette tellement les moments passés en Turquie et au Kurdistan. Presque à regretter de ne pas avoir pris la décision de visiter le Kurdistan Iranien qui me tendait les bras. Je m’y sentais si bien, en phase avec la philosophie de vie de ce peuple. J’y ai aussi tellement reçu d’amitié, d’amour et de gentillesse. Dans ma tête, ce retour vers l’Europe occidentale ne me convient pas. Est ce que je dois repartir vers l’Est ?
C’est la première fois en 7 mois et demi de voyage que je ne me sentais plus à ma place. A me demander si ce n’était pas de ma faute si je ne recevais plus de sourire. Peut être que je ne renvoyais plus, auprès des gens, l’envie de venir me parler. Peut être que mes limites étaient atteintes ? Dans ce cas, à quoi bon ? Si je roule sans rencontrer, mon voyage n’a plus de sens. Dois-je rentrer au bercail ? Autant de questions qui m’ont traversé l’esprit. La fièvre tombée, je reprends la route, mon cerveau s’oxygène. Je roule vers de nouveaux horizons : la République Tchèque !! Petit à petit les mauvaises pensées s’échappent et les pendules se remettent à l’heure. Je reprends de la vigueur, le physique redécolle, et le plaisir revient au gallot !! Quel soulagement =). Je n’ai pas dis mon dernier mot, et mon vélo non plus. Ensemble nous allons encore ajouter quelques kilomètres au compteur ^^.
Itinéraire pour les curieux.
Quelques points de passage en Autriche du nord : Stopfenreuth, Vienne, Tulln, Krems an der Donau, Melk, Ybbs an der Donau, Au an der Donau, Edtsdorf, Klamleiten, Bad Leonfelden.
